Jacques Mailhot est aujourd'hui une référence en matière de satire politique. Chansonnier et homme de radio et de télé ("L'Oreille en coin" - France Inter, "Sérieux s'abstenir" - TF1, "Des Cactus dans le Potage" - France 3, les "Grosses Têtes" - RTL, "La Revue de presse" - Paris Première...), ce fin connaisseur de la classe politique qu'il côtoie régulièrement "pour information" possède l'art de décoder les dessous de l'actualité avec une acuité jubilatoire. Son sens de la cocasserie des situations et de la mise en perspective des absurdités politiciennes lui a valu de nombreuses distinctions (SACEM, Académie Charles Cros, Arts et Lettres...) dont il n'aime guère se glorifier car, dit-il, "les médailles et les hochets sont l'antichambre de la conformité, cette sépulture dorée dans laquelle on tente toujours d'enfermer les mal pensants et les effrontés."
Florence Brunold est une sorte de Fregoli au féminin. Elle n'a pas son pareil pour se glisser insidieusement dans la peau de ses « victimes » pour nous en restituer la substantifique moelle. Elle campe aussi bien une reine Elisabeth réjouissante de vérité et de sympathie, qu'une chancelière allemande tellement juste qu'elle soulève chaque fois l'enthousiasme du public. Quant à Ségolène Royal, elle demeure sa plus belle réussite... Mais Florence reste avant tout une authentique humoriste aux textes superbement ciselés au service de ses grands talents de comédienne notamment remarqués aux cotés de l'inoubliable Sim.
Que serait Nicolas Sarkozy sans Michel Guidoni ? Doté d'un physique proche de l'ancien président, Michel a su croquer son modèle dans ses plus infimes détails, ce qui en fait aujourd'hui le meilleur référent en matière d'imitation. On ne saurait toutefois cantonner Guidoni à ce seul personnage. Il capte et absorbe avec la même maestria des caractères aussi différents que Manuel Valls, Alain Juppé, François Hollande, Johnny ou Bénabar. Car, en matière d'imitation, Michel Guidoni est un orfèvre qui ne manque pas de matière.
Gilles Detroit a toute sa place au Théâtre des 2 Ânes. Pourtant, avec lui, point de politique ou de parodie ad hominem, mais une observation radicale de notre quotidien. De son écriture très personnelle, Détroit passe notre société au scanner en pointant du doigt ses vicissitudes avec une drôlerie qui fait chavirer le public de bonheur et de rires. De la lecture de nos examens médicaux à l'achat d'un billet de train sur une borne automatique, rien n'échappe à l'oeil malin de ce diable d'observateur qu'est Gilles Détroit.