Avec son premier Album, Everything Matters, Clément Bazin réalise un doux rêve : repenser l'électro en y intégrant un instrument dont il est aujourd'hui indissociable, le steeldrum, et imaginer un pont entre ses genres de prédilection, le calypso, la soca, le hip-hop et le post-dubstep UK des années 2000, une synthèse entre Machel Montano, Jay Dilla, D'Angelo et James Blake. Clément Bazin a 10 ans quand il découvre le steeldrum, ce tambour d'acier originaire de l'île de Trinité-et-Tobago, lors d'une fête de quartier. C'est le coup de foudre, il s'énamoure de cette sonorité très particulière qui, dès lors, ne cessera de l'obséder. Après avoir sorti ses 2 premiers EP « Inner Voices » et « Night Things » laissant entrevoir ses talents de producteur, il mûrit son envie de toujours: incorporer son instrument de coeur, le steeldrum, à ses compositions pour l'inscrire dans une certaine forme de modernité et l'imaginer autrement.
En 2016, l'idée se concrétise avec Return To Forever, son premier EP sorti chez Nowadays Records (Fakear, La Fine Equipe, etc), mariant enfin le steeldrum avec une house plus dansante. Son single, « With You », empile alors les écoutes (8 millions). Dans les mois qui suivent, il enchaîne les scènes prestigieuses avec les premières parties des Zéniths de Fakear et de Petit Biscuit, des passages très remarqués à Solidays, aux Vieilles Charrues, à Sziget, au MEG Festival et une Gaîté Lyrique sold-out en novembre 2017, car c'est en live que sa musique prend toute son ampleur : grande sans être grandiloquente, remuante sans marteler les tympans et reposant surtout sur un équilibre harmonieux entre beats acérés et sonorités plus organiques.
La même année il devient lauréat du Fair et du prix Talents Adami et affirme parallèlement son amour pour le hip-hop avec un nouvel EP, « Us », dont le titre « Distant » en featuring avec la chanteuse Lia, explosera lui aussi le compteur des écoutes (8 millions). « With You » et « Distant », sont les deux premières pierres de Everything Matters, album dense et pluriel dans sa façon de percevoir un dancefloor où se mêlent sans cesse euphorie et nostalgie, où les sourires sont habités d'une douce mélancolie. Instrument d'acier froid au son chaud, le steeldrum, tout comme l'Album de Clement Bazin dégage une dualité entre ondes colorielles et charges émotionnelles.
L'album a été conçu de part et d'autre de l'Atlantique, car c'est à Montréal, à l'occasion de son passage au MEG Festival, qu'il se lie d'amitié avec le groupe de hip-hop Ragers, autour duquel gravitent de nombreuses voix qui tapent dans l'oreille de Clément Bazin, celles de Aaricia, des MCs ZéFire et JT Soul ou de la chanteuse Lia. Une scène québécoise qu'il trouve si excitante qu'il reviendra à Montréal un an plus tard, pour enregistrer tous les featurings de Everything Matters en quelques jours.
Le reste de l'album sera produit dans son studio parisien, où il l'habillera de cette sensualité tribale et de ces gimmicks entêtants qui lui donneront ce caractère si particulier, aux humeurs nuancées. Les morceaux évoquent ainsi : une déclaration d'amour spontanée et désinvolte (« Catch Me » feat Aaricia); une balade hypnotique emprunte de nostalgie (« That Feeling ») ; une ambiance exotique et langoureuse (« Romeo »), ou encore une passion solaire et exaltée (« Ride» feat Lia).
Everything Matters, de par sa diversité, vient ainsi confirmer les talents de beatmaker et de multi-instrumentiste de Clément Bazin. Entre rythmiques syncopées, distorsions de voix et beats entêtants, Clément Bazin imagine une électro aux textures tropicales et aux subtiles excursions soul, construite autour d'un steeldrum qui s'épanouit pleinement dans cette judicieuse alliance entre organique et synthétique et qui, comme un symbole, passe au devant de la scène au moment de clore l'album, pour enfin jouer le premier rôle.